La météo nous fait un joli cadeau. 4 jours de calme sont prévus dans la baie. Le timing est parfait pour rejoindre enfin -et à la voile bien sûr- le mouillage de Tangaloma. Il est situé le long de splendides dunes qui ne protègent que du vent d’ouest.  Dès que le vent tourne et que le clapot apparaît, en ajoutant en plus un bon vieux courant par dessus, ça devient l’enfer.

Mais ils ont trouvé une petite parade pour attirer les bateaux en utilisant

quelques épaves trainant dans le coin qui avaient déjà subi les caprices de la baie de Moreton, Pourquoi ne pas les aligner et créer ainsi une digue?

C’est donc un coin assez original. D’un côté, les épaves et de l’autre, de splendides dunes de sable. Nous ne sommes qu’à 300 km au sud de Fraser (la plus grande île de sable au monde) et c’est donc normal qu’elle aient de petites soeurs par ici.

En marchant sur la plage vers le sud, on se retrouve au Tangaloma resort. C’est l’arrivée du bateau de touristes qui viennent passer la journée ou quelques jours de farniente à l’hotel. Il y a aussi quelques villas disséminées ça et là, qui doivent valoir une petite fortune. L’ile est cependant Parc National et donc très protégée.

La spécialité de l’hôtel? Je vous le donne en mille. C’est le nourrissage des «dauphins sauvages». Associer dauphins-sauvages et nourrissage, on a trouvé cela fort. On s’est donc pointé à 18 heures tapantes, sur la plage, pour voir le spectacle. On ne comprenait d’ailleurs pas pourquoi ils faisaient ça si tard... c’était déjà la nuit. Mais on a compris ensuite que c’était l’heure de l’arrivée du ferry, qui vient déposer les nouveaux touristes ébahis et reprendre les reposés. Mais ces derniers, avant d’embarquer, louent pour 10 dollars une salopette de pêcheur ou osent rentrer dans l’eau jusqu’au mollet pour aller tendre un petit poisson aux dauphins en faisant un joli sourire au photographe. Il y en a huit qui se présentent presque chaque soir et qui ont chacun un petit prénom. 4 sceaux de poissons, 4 rangées de touristes et les dauphins qui se présentent deux par deux.

Nous sommes vite partis, lassés par le spectacle. Nous avons préféré garder en mémoire les scènes de mer, où par surprise, une famille de dauphins croisait notre route, ou des dauphins aperçus depuis le sommet de falaises, et qui sautaient en beauté dans les vagues immenses, à côté des surfeurs.

Mais Tangaloma vaut vraiment la visite. Quoi de mieux pour les enfants (petits et grands) qu’une partie de luge dans un désert de dunes? C’est assez épuisant, mais tellement marrant!

Et puis, les épaves ont permis à des millions de magnifique poissons de trouver un beau refuge... les plongées, dans l’eau un peu fraîche malheureusement, sont absolument superbes. Sur la plage qui s’étend à perte de vue, de belles étoiles de mer s’échouent à chaque nouvelle marée.

Bref, c’était un vrai bonheur ce dernier mouillage. Mais la troisième nuit, le vent a tourné, et on a pas vraiment fermé l’oeil, tellement ça bougeait dans le bateau - même en catamaran!-... Au lever du soleil, nous nous sommes donc très vite enfuis! Et c’était parti pour notre dernière nav!